Après Dakar en 1966 et Lagos en 1977, le Festival mondial des arts nègres 2010 s'est tenu au Sénégal entre le 10 et le 31 décembre 2010 sur le thème de la « Renaissance africaine ».
Le Festival 2010 porte une vision nouvelle d’une Afrique libérée, fière, créative et optimiste. Avec le Brésil pour invité d’honneur, terre de métissage et de diversité culturelle, le Festival se fera le symbole de la fécondité du dialogue entre les peuples et les cultures.
Initiée par le Président Léopold Sédar Senghor, la première édition du Festival mondial des Arts nègres s’est tenue en 1966 à Dakar. Ce premier festival, dans une explosion créative réunissant plusieurs disciplines et toutes les générations, a permis de rendre visibles et palpables les années de reconquête de la dignité des peuples noirs sur une terre d’Afrique restituée depuis peu aux Africains. En 1977, le Nigeria a accueilli la seconde édition.
Pour satisfaire au mieux cette ambition d’ouverture, l’accès au Festival était gratuit et de nombreuses activités éducatives furent dédiées à la sensibilisation des jeunes publics.
En 2010, le monde se tourne vers l’Afrique. Au cœur de l’actualité sportive avec la Coupe du Monde de Football, le continent fête le cinquantenaire de l’indépendance de l’Afrique francophone. C’est dans ce contexte que s'est déroulé la troisième édition du Festival Mondial des Arts Nègres, événement d’ampleur internationale dont l’organisation a été confiée par l’Union Africaine à Son Excellence, Maître Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal.
Contrairement aux 30 milliards annoncés, le budget définitif de la 3e édition du festival mondial des arts nègres (Fesman) a été arrêté à la somme de 48.621.597.120 francs. Le Sénégal a déboursé la grande partie de cette enveloppe et a contracte des dettes au niveau des banques pour boucler ce budget après défection des autres pays qui devaient participer au financement.
Le budget définitif du Festival mondial des arts nègres a été arrêté à 48 milliards 621 millions 597 mille 120 francs Cfa. Le Sénégal ne devait débourser que 18 milliards. Plusieurs états avaient été chargés de mettre la main à la poche. En prévision de cette manne financière, le président Wade a mis au devant sa fille Sindiély Wade et lui a flanqué Abdou Aziz Sow pour la seconder. Un programme est ainsi ficelé et des artistes, danseurs et autres musiciens contactés.
C’est ainsi que 18 milliards ont été prévus pour l’édification des villages d’hébergement, dont 5 milliards pour l’un des sites appartenant au président Wade. Trois milliards devaient servir à l’achat de billets d’avion pour les hôtes et 1,3 milliards pour la location de voitures durant tout le festival. Trois autres milliards devaient servir à l’hébergement des hôtes de marque dans les hôtels. Sept milliards devait servir à réhabiliter certains sites culturelles. 1,5 milliards devaient être payés aux artistes en guise de cachets, 225 millions pour les chorégraphes et danseurs, 229,6 millions pour la cérémonie d’ouverture et 45,9 millions pour les costumes.
Une enveloppe de 400 millions était prévue pour l’assurance des personnes, du matériel et des œuvres d’art. Pour les équipements techniques, il était prévu un budget de 6 milliards et 10 avions cargos devaient être affrétés à 2,5 milliards. Pour la communication, 500 millions était prévu et 1,5 milliard pour le fonctionnement, entre autres.
Malheureusement, à la veille de l’ouverture, beaucoup de pays n’ont pas mis la mis au coffre fort. Seul le Cameroun a donné 1 milliard de francs, la Libye 250 millions, le Soudan 655 millions, le Sultanat d’Oman 655 millions, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), 50 millions, la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao) 5 milliards de francs Cfa et firme coca cola 65,5 millions et l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique 25 millions de francs CFA. Donc 25.710.500.000 francs avaient été mobilisés. Il restait à trouver 22.911.097.120 francs Cfa.
Après une réunion de la commission des finances du Fesman, il a été décidé de contracter l’équivalent de cette somme auprès des banques. Ce qui a été fait. Une dette contractée au nom du contribuable sénégalais.
C’est le 31 décembre que s’est achevée cette troisième édition du festival mondial des arts nègres. Le festival s'est terminé par un concert donné par l’artiste sénégalo-américain Akon à Saint-Louis, dans le nord du pays. Durant trois semaines, plusieurs artistes du continent et de la diaspora se sont produits à Dakar.
C’est un festival que les organisateurs ont voulu grandiose. Tout d’abord de par le nombre d’invités. En tout 3 200 festivaliers issus de 50 pays ont convergé à Dakar, et non des moindres. Parmi les têtes d’affiche, figuraient le Camerounais Manu Dibango, l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly, le Haïtien Wyclef Jean.
En tout seize disciplines étaient représentées : des arts plastiques en passant par la photographie, la danse et le théâtre. Outre les concerts, le centre des musiques noires, un musée didactique représentant les grandes figures de la musique, a rencontré un franc succès. La direction a d’ailleurs décidé de prolonger l’exposition jusque fin mars.
Autant de manifestations qui ont donc attiré du monde sur des sites totalement rénovés pour l’occasion. Il faut dire que les spectacles étaient tous gratuits et donc accessibles pour le public.
Cette rencontre culturelle était aussi un moment de réflexion. Intellectuels et écrivains ont échangé sur plusieurs questions en lien avec la « renaissance africaine », comme le thème de l’identité et de l’apport du peuple noir à la science.
Seule ombre au tableau : le coût du festival, chiffré à plusieurs milliards de francs CFA. A deux reprises la coalition de l’opposition a manifesté son mécontentement face à ce qu’elle qualifie de « gâchis financier », dans un contexte socio-économique difficile.
Rétrospective du FESMAN en image du vernissage de l'exposition sur les arts visuels au concert de clôture d'Akon
Sources : www.au-senegal.com , www.seneweb.com
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