Ouvert depuis la rentrée 2010, le nouveau lycée français de Dakar (Sénégal) est un véritable hommage aux ressources et à l’économie du pays. Ici, point d’importation mais des matériaux et des savoir-faire locaux. Dans les années à venir, l’établissement devrait devenir un véritable point de repère pour les élèves.
©Daniel Rousselot
Œuvre du cabinet Terreneuve, l’établissement qui accueille des élèves de la maternelle au baccalauréat, prend ses racines dans la terre. Ce choix est résolument un parti pris architectural : «Nous ne voulions pas faire un projet d’importation mais nous ne voulions pas non plus faire un projet identique à ce qui se pratique en Afrique (…) Notre but était de produire une architecture originale et contemporaine qui essaie de ressembler à elle-même», explique Olivier Fraisse, un des architectes du projet. C’est à partir de ce postulat que la couleur s’est imposée comme un élément identitaire à la réalisation. Orchestré par le plasticien catalan Miquel Mont, le choix des teintes s’est porté sur une gamme dense et rougeâtre, inspirée des terres locales, notamment par la latérite. Outre l’ocre, le site est également ponctué de touches colorées qui permettent une lisibilité des différents espaces : passages, patios, cour...
Réalisé dans un contexte de budget serré, le lycée a utilisé cette contrainte comme un atout, notamment en matière de développement durable. Ainsi, le projet favorise des procédés bioclimatiques simples : «L’implantation des bâtiments les uns par rapport aux autres génère des microclimats dans les patios propices à un rafraîchissement naturel des espaces intérieurs», souligne Terreneuve. De plus, le bâti joue avec les alizés pour la fraîcheur mais également avec l’ombrage pour éviter l’échauffement des murs et des sols, etc. Concernant le traitement des eaux, tout a été pensé en fonction des réseaux urbains. Par exemple, le lycée est équipé d’une station d’épuration autonome pour le recyclage des eaux usées. Du côté des eaux pluviales, elles peuvent être stockées en toiture temporairement pour éviter les rejets trop rapides vers les réseaux urbains sous-dimensionnés et saturés. «Nous avons construit et composé avec le climat», confient les architectes.
Indéniablement, le projet s’appuie sur l’environnement. Mais pas seulement, il privilégie aussi les savoir-faire, les techniques et les produits locaux afin de réduire les importations. C’est pourquoi les bâtiments sont construits en maçonnerie de parpaings et planchers hourdis «car les entreprises sénégalaises maîtrisent la maçonnerie», précise Nelly Breton de Terreneuve.
Alternant sur 17.000 m2 des patios, des passerelles, de l’ombre et de la lumière, cet ensemble d’une vingtaine de bâtiments vise un seul but : créer un lieu de vie agréable pour les élèves.
LU SUR BATIACTU
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