Nous assistons à la pièce ConaCrika un mois après sa première représentation à la Manufacture des Abbesses et celle-ci nous transporte loin de Paris dès les premières scènes.
Une pièce où trois personnages s'expriment par de multiples émotions humaines: nous sommes ballotés entre les espoirs, les cris, les rires ou les peurs enfouies. Alpha le personnage principal, nous conduit à ses racines, nous parle de son pays natal, la Guinée, et de sa capitale Conakry et évoque la douleur de l'exil mais aussi les blessures présentes de sa ville chérie, il est accompagné d'Oumar un étudiant, des figures féminines viennent ponctuellement compléter ce duo.
On pourrait comparer ConaCrika à l'oeuvre Guernica de Picasso dans ses sonorités militantes, condamnant la guerre civile et dénonçant les atrocités qui ont eu lieu le 28 septembre 2009 dans la capitale guinéenne au moyen de retours en arrière sur l'histoire des origines de Conakry.
L'auteur poète Facinet lui même guinéen, agé de 24 ans, nous offre une pièce finement écrite et avec de belles allégories s'enchainant dans les différents dialogues et monologues telles que "mon présent est composé de passé décomposé".
Le nom de Dadis Camara résonne dans la salle et dans les esprits des personnages et ConaCrika tel un dictateur fou et hypnotisé par son pouvoir.
La performance remarquable des trois acteurs, Julien béramis, Alice Lacharme (qui est également metteur en scene de la pièce) et Forbon N'Zakimuena, nous a conduit dans l'univers de quête identitaire et de reconstruction nationale de Facinet.
la pièce présentée par la Manufacture des Abbesses et la Compagine L'Emmêlé s'achève le 28 décembre, à voir et conseillé pour les amateurs de théâtre contemporain et d'histoire contemporaine africaine et bien sur tous les guinéens de France!
... Par Shari Hammond
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