La galerie parisienne Daniel Templon accueille du 27 octobre au 22 décembre 2012 la première exposition solo en Europe du peintre Kehinde Wiley. Artiste connu et reconnu aux États-Unis, où les villes de New-York, Fort Worth, et Colombus on eu déjà l’occasion de découvrir son travail présenté au cours de différentes expositions. Pour son exposition qui a lieu actuellement en France, Kehinde Wiley a choisi pour titre The world stage : France, 1880-1960 ; titre qui mis en parallèle à son travail sur l’Afrique, nous informe sur le thème réel de cette exposition qui se base sur la ou les relations entre France et Afrique indépendantes suites à une forte colonisation.
Artiste de la confrontation, Kehinde Wiley prend pour sujets
des individus ancrés dans une modernité occidentaliste, mais dont le cœur
demeure lié à un peuple, une région, un continent ainsi qu’aux traditions reliant le sujet du tableau à sa culture.
D’origine américano-nigériane, ses peintures sont ainsi la
matérialisation de son métissage, un métissage qui va au-delà du simple code
génétique ou d’une intégration au sein d’une autre culture, c’est une façon de
penser et de voir le monde, espace dans lequel les couleurs composant le cercle
chromatique se confrontent les unes aux autres, alors même que l’observateur de
cet univers se trouve être gris. Avec ses toiles, l’artiste réussit une
chose simple, la mise en avant de l’être humain, en tant que pièce unique
appartenant à un groupe et non en tant qu’objet fabriqué en série. Il nous
présente une humanité pouvant dépendre de l’industrialisation, mais dont elle
n’est pas le fruit.
L’intégralité de son travail réside dans cette idée
identitaire fraternelle, d’appartenance à un peuple, à une histoire, à une
culture, ce sont des éléments dont on ne peut se défaire, l’importance est de
savoir qui l’on est. Sujets vêtus à la mode occidentale et placés sur
un fond constitué de tissu traditionnel qui propre au sujet de la toile. Ce tissu n’étant pas
un simple fond, similaire à un mur froid et immobile, mais étant plus proche de
quelque chose de végétale, en mouvance, en évolution perpétuelle déplaçant cet
arrière-plan au premier plan, telle une spiritualité qui demeure en nous quel que
soit notre évolution. Au-delà de cette affirmation identitaire que le peintre
offre à ses sujets, il offre également à certains la possibilité d’affirmer leur
amour, amour qui peut leur être interdit, dû à leur orientation sexuelle.
Dans son travail, il met en avant plus que des individus, ce
sont des peuples qui furent asservis pendant plusieurs années se voyant
aujourd’hui placé au premier plan, au même titre que la noblesse qui orne les
tableaux de la peinture classique de ces époques. Les laissant s’affirmer dans
leur intégralité, assumant leur couleur, longtemps dénigrée, leur culture
parfois éradiquée, leur sexualité souvent cachée ; quelques soit le temps
que le spectateur consacre aux tableaux, vingt minutes ou dix secondes, le
message de l’artiste reste clair.
La peinture de Kehinde Wiley est une peinture accompagnée
d’un message de paix, soulevant également la question de la capacité de l’homme
à faire abstraction de son humanité au profil de son autodestruction.
The world stage :
France, 1880-1960, du 27 octobre au 22 décembre 2012, à la Galerie Daniel
Templon, du lundi au samedi de 10h à 19h
Texte et photos in situ par Marie-Ange Abiola...
Texte et photos in situ par Marie-Ange Abiola...
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