Mario Benjamin, sans titre, 122x76 cm, 2009, photo Marc Steed
A la Maison Revue Noire, jusqu'au 23 février
2013, il vous est possible d’aller à la rencontre de l’artiste Mario Benjamin, au
travers de son œuvre qui nous ouvre les portes à sa vision du monde à
l’occasion de sa première exposition personnelle à Paris accompagnée de sa
première monographie publiée par Revue Noire.
Une exposition forte en émotion, dans laquelle l’artiste nous offre un regard
sur le monde au travers de représentations anthropomorphes qui semblent être
dénuées de leur humanité, de ce qui peut faire d’eux des hommes. Il s’agit
d’une exposition qui en faisant appel à notre vue se trouve être un écho à
toute une liste de mot tel que déshumanisation, colère, abstraction, rêve,
douleur, mort…
L’œuvre présentée est également marquante par l’importance
que l’artiste donne au regard, considéré comme la porte de l’âme. Tous les portraits composant l’exposition,
sont composés d’un intense regard de couleurs qui capte celui du spectateur qui
se sent comme pris dans la toile à rechercher ce qui se cache derrière. Ces intensités
de regard, et la puissance que le peintre a voulu leur donner, va jusque donner
l’impression qu’ils sont devenus le sujet, le centre des toiles.
La mort semble en effet présente de par l’intensité que le
noir offre aux tableaux, un noir obscur, interrogateur. Qui nous fait entrer
dans une sorte de rêve, un rêve sombre et lointain, pour nous porter au
questionnement du réveil vers cette brume, bribe de la nuit passée. Car c’est
finalement cela ces visages, des bribes d’individus appartenant à un passé
lointain et à un futur proche. Représentation d’individus que l’on distingue
mais dont on ne se souvient pas vraiment, une représentation de ceux que l’on
croise aux moments où notre âme quitte notre corps pour se rendre vers de
lointain horizon.
Au travers de ces peintures, l’on peut également constater
un autre fait évident du travail de l'artiste haïtien, une recherche de volume, de
matière ; ces peintures sont d’une certaine façon bien plus proche d’une
volonté sculpturale, comme s’il recherchait à matérialiser ces entités
oniriques, à leurs donner vie afin de parvenir à une meilleure compréhension de
ce qu’elles désirent nous dire sur les choses de la vie et la nature de
l’homme, qui bien qu’aujourd’hui se rapproche de plus en plus à une nature
mécanique, demeure de façon indubitable de l’ordre du naturel, de l’indomptable,
répondant ainsi à des lois qui lui sont propre mais que l’on cherche vainement
à maîtriser.
Maison Revue Noire
Du 14 novembre 2012 au 23 février 2013
Du mercredi au samedi de 13h à 19h
Texte et photos in situ par Marie-Ange Abiola...
1 Commentaires / pour commenter c'est ici >:
Je vois l'horreur et la misère dans ces oeuvres.
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